Sanofi, poursuit sa dérive de société essentiellement conduite par ses intérêts financiers.
Tandis qu’avec le covid les Français ont constaté la dépendance de l’industrie de leur pays pour traiter leurs problèmes de santé, notre entreprise phare, considérée comme une des premières mondiales, Sanofi, poursuit sa dérive de société essentiellement conduite par ses intérêts financiers.
C’est le regroupement de dizaines d’entreprises françaises et le rachat de quelques entreprises étrangères qui a conduit à ce mastodonte de quelques 35 milliards de chiffre d’affaires présent dans la plupart des pays du monde. La liste de noms prestigieux ayant partagé cette aventure serait trop longue, mais ce qu’il faut retenir c’est la fierté de tous ceux qui ont participé au cours du temps à l’édification de cette cathédrale.
En dehors de quelques interrogations balayées par les dirigeants depuis une dizaine d’années sur l’orientation de l’entreprise, il y a eu quelques couacs à propos du choix de l’anglais comme langue de communication interne, de la disparition progressive de la recherche en France, des difficultés de travail commun avec la communauté scientifique française, mais surtout fin 2015/début 2016 la cession de Mérial, filiale animale avec ses vaccins, aux laboratoires allemands Boehringer alors qu’avait été préparée l’installation du premier centre mondial des vaccins dans la région lyonnaise. Cette nouvelle avait sonné comme un avertissement à tous les professionnels de la santé puisque, au contraire, les publications scientifiques mondiales recommandaient d’observer la santé à travers la vie qu’elle soit humaine ou animale -concept one health.
Les cris des communautés scientifiques comme industrielles de l’époque n’ont eu aucun écho et l’on s’attendait donc aux catastrophes à venir puisqu’il était évident que la société n’était plus dirigée pour répondre ni aux intérêts de la France, ni aux intérêts de la santé, mais guidée désormais par les seules considérations financières.
Le covid a été le révélateur de la justesse de ces craintes puisque la France a été le seul grand pays à avoir passé son tour pour mettre au point un vaccin, et même un médicament. Sauf exceptions, les principes actifs avaient disparu de notre pays.
Assaillis de critiques les dirigeants du groupe ont répondu que la mise au point d’un vaccin classique était en cours et qu’ils avaient bien compris et entendu que la fabrication en France des principes actifs était un impératif stratégique pour lequel ils allaient apporter des réponses appropriées. C’est l’exemple du principe actif du Doliprane qui parle à tous les Français qui a servi de phare à cette prise de conscience.
Sanofi, la réindustrialisation et la comédie du vaccin
Deux nouvelles coup sur coup viennent troubler un pays essayant d’oublier des mois chaotiques avec les fêtes de Noël et du Jour de l’An qui risquent de se traduire par davantage de crises de foie ou de digestions difficiles qu’habituellement.
Tout d’abord, alors que l’on a parlé de réindustrialisation depuis des mois, on annonce chez Sanofi la constitution d’une société autonome européenne (siège en France) de principes actifs baptisée EuroAPI. Cette filiale de Sanofi regroupera six usines et 3200 personnes, pour un chiffre d’affaires de un milliard d’euros avec pour objectif de doubler de volume dans de brefs délais. Pour réaliser les investissements nécessaires cette entreprise entrera en bourse en mars 2022 et Sanofi conservera 30 % du capital. Une activité hier encore jugée prioritaire pour le pays qui représente 3 % du chiffre d’affaires général, doit donc sortir du groupe pour conquérir… quoi exactement ?
Le reste de la fabrication des principes actifs est-il maintenu dans des pays plus exotiques aux règles environnementales moins strictes, ou sera-t-il rapatrié ? Qui s’en soucie ? Visiblement le personnel des deux usines françaises de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (300 personnes) et de Vertolaye (800 personnes) ont signifié leur inquiétude, en particulier en remarquant l’obsolescence de certains équipements. Parce que c’est nationalement prioritaire on va satelliser l’opération… c’est ce qui s’appelle sacraliser un cœur de métier ! Il est possible que les explications soient prêtes, mais les Français échaudés auraient volontiers désiré être informés. Ou alors on arrête de leur faire miroiter une réindustrialisation du pays sur les composants critiques.
Par ailleurs, la comédie du vaccin continue de plus belle. Alors que le vaccin Sanofi était prévu pour le printemps 2020 on ne sait plus maintenant si nous le verrons un jour. Sanofi-vaccins (avec Mérial jusqu’en 2016) était à cette date la première entreprise de vaccins mondiale, assise sur les travaux de Pasteur et Mérieux. C’est vers cette entreprise qu’ont convergé les Biotechs qui voyaient un avenir dans l’ARN-Messager, c’est Sanofi qui a choisi la technique classique alors qu’elle avait les moyens scientifiques, techniques, industriels et financiers, de soutenir les découvertes de Bio-N-Tech comme de Moderna.
C’est un Français de Mérieux qui a bâti Moderna avec un chercheur-industriel ex-Sanofi (Boston) Tal Zachs ; ce sont les dirigeants de Sanofi qui ont ensuite été chercher une Biotech de Boston TranslateBio pour rattraper leur retard sur l’ARN-Messager ; ce sont eux qui s’aperçoivent aujourd’hui des difficultés de tester leur vaccin avec un vaste échantillon alors que la majorité de la population est désormais vaccinée ou si elle ne l’est pas elle ne va sûrement pas accepter de le faire avec un vaccin non- testé. En fait, il apparait en pleine lumière que le vaccin anti-covid n’a jamais été une priorité pour Sanofi et ne le sera plus puisque la sortie aujourd’hui d’un vaccin aurait un marché très étriqué et donc non rémunérateur.
En fait désormais, il faut s’en convaincre et c’est triste, Sanofi n’est plus guidée par la santé de la population française, n’est plus menée par un sentiment patriotique d’excellence de la science, de la technique et de l’industrie françaises. Elle est une multinationale d’origine française qui produit et vend un produit comme un autre avec le seul regard du financier qui s’intéresse à son cours en bourse et sa rentabilité.
L’éthique du pharmacien qui voulait se mettre au service des maux de l’humanité et tendre vers des produits adaptés aux actes médicaux a disparu. Le médicament et le vaccin avaient besoin et ont toujours besoin de ces sociétés privées qui prennent des risques pour présenter les meilleurs produits aptes à prévenir, guérir, soigner, accompagner. Or, on ne fait pas de l’industrie dans le secteur de la santé comme ailleurs, on cerne les priorités de la souffrance collective et on se doit de les traiter.
C’était tout l’honneur de la médecine et de l’industrie de la santé françaises, il n’est pas trop tard pour y penser et retrouver un peu d’idéa. Il se pourrait même que ce soit rentable comme semblent le prouver les actions de Pfizer et de Moderna.
Et oui! c’est bien malheureux de constater que le monde pasteurien n’est plus, supplanté par l’argent, vite pris.
Fini la notion d’universalité de la médecine. Quelle que soit la religion, la nationalité d’un individu, on le soigne en cherchant le meilleur médicament.
C’est ensuite une philosophie de la prévention: vaccinez, vaccinez, il en restera toujours quelque chose. Les maladies infectieuses sont sans frontières. c’est s’adapter à un environnement qu’on ne contrôle pas! Les financiers eux… croient le maitriser en faisant des impasses bonnes pour le portefeuille… Jusqu’à quand?
Sanofi, quelle dégringolade économique et quelle misère pour la France incapable avec Pasteur (sans budget) de sortir un vaccin efficace (et tout ça pour une guéguerre interne de pouvoir à Sanofi entre 2 patrons de la Recherche !)