Comment en sortir ?

Le constat d’incompétence, d’amateurisme et de montée de l’obscurantisme dans un pays revendiquant une éducation et une culture avancées laisse perplexe et on voudrait trouver des raisons d’espérer avec un engagement des actions à entreprendre. On doit commencer par redéfinir l’écologie et ne plus accepter les dogmes de sa transformation en projet politique de prise de pouvoir et de manipulation. Il faut donc partir de la vie, l’écologie c’est l’étude de la vie et la recherche de sa préservation. Ce n’est donc pas l’embrigadement dans un culte planétaire, mais, au contraire la lente progression de la liberté dans des écosystèmes de plus en plus complexes. De l’infiniment petit à l’infiniment grand c’est toujours à partir de l’observation des relations de dépendance que nous pouvons avancer, chaque cellule est libre, mais elle est plongée avec toutes les autres dans le même environnement. Lorsque l’on veut en déduire qu’une volonté suprême va guider tous les comportements, on se trompe, c’est plus compliqué que cela. La vie c’est donc la liberté, celle-ci nécessite un respect des écosystèmes, mais personne n’a suffisamment de connaissances pour dicter le comportement de chacun, le gouvernement planétaire est donc une utopie destructrice.
C’est dans l’enseignement des sciences pour les petits (et pour les grands) que peut démarrer le fil d’Ariane conduisant à une prise en compte du développement scientifique effectué ces dernières années et à la capacité de nos contemporains à distinguer entre connaissance et croyance, à se prémunir contre les manipulations. Lorsque les théories racistes étaient en fonctionnement elles se cachaient derrière une science qui n’en était pas une, lorsque le marxisme s’est répandu à travers le monde, les théories véhiculées étaient présentées comme des vérités scientifiques, lorsqu’aujourd’hui on nous parle d’intelligence artificielle on oublie de nous dire que nous ne savons pas encore ce qu’est l’intelligence, de même pour « l’homme augmenté »…mais seule une éducation soucieuse des manipulations extérieures émanant d’internet ou des médias va permettre de faire revenir à la raison une population désorientée par la perte des repères et prête, en conséquence, à se réfugier dans des doctrines et des pratiques obscurantistes.
Pour ceux qui veulent s’engager dans des carrières scientifiques et techniques , qui souhaitent travailler dans des laboratoires ou dans l’industrie, ils trouveront sur leur chemin un enseignement de qualité qui leur permettra de faire la distinction entre connaissances empiriques et doctrines, mais tous les autres , les plus nombreux vont suivre, au cours d’une scolarité qui peut les mener jusqu’aux plus hautes fonctions, à une méconnaissance profonde à la fois de la science, de la technique, et de l’industrie. Les professeurs eux-mêmes et les ouvrages sur lesquels ils s’appuient , ne sont pas vigilants, et la célébration des « énergies nouvelles renouvelables », et de la lutte déterminée contre les pesticides irriguent une grande partie de notre jeunesse généreuse, engagée, vers des rives incertaines .
Je ne vais pas, par exemple, revenir sur l’énergie éolienne présentée comme la panacée par la majorité des enseignants français, mais je vais prendre un autre biais pour me faire comprendre. On met l’accent sur les « circuits courts », c’est-à-dire le rapprochement de la fabrication et du client final. On ne peut qu’applaudir cette orientation : en minimisant les couts réels environnementaux de la logistique conduisant à la spécialisation des pays à bas couts de main d’œuvre, on finit par disposer de produits exotiques là où la production nationale ou régionale a disparu. En principe il faut regarder le rapatriement des productions, c’est bon pour le pays, et c’est bon pour l’environnement. La multiplication des « rayons « régionaux dans la grande distribution montre que c’est possible et rentable. Mais lorsque l’on veut remplacer les réseaux électriques ou gaziers par des circuits courts, il faut regarder si on ne se tire pas une balle dans le pied. Les déjections animales peuvent produire du gaz , par conséquent on a développé les « méthaniseurs » à travers l’Europe, en particulier l’Allemagne et depuis quelques années on nous dit que « la France est en retard » (toujours cette idée que nous ne faisons pas ce qu’il faut !). L’Allemagne qui était en difficulté avec ses agriculteurs , a favorisé la méthanisation qui permettait d’aider les agriculteurs nationaux sans que l’on puisse l’accuser de subventions déguisées au niveau de la Commission Européenne. On ne peut que se réjouir de ce soutien à l’agriculture allemande ! Mais la réalité c’est que le biogaz ainsi produit est à la fois cher et très producteur de CO2. On aide le monde agricole, on se défait de déjections malodorantes, mais on s’éloigne vite de l’autoconsommation pour injecter le biogaz sur le réseau et le contribuable a triple peine , il subit le transport par la route des déjections animales(car on veut gagner de l’argent avec d’énormes méthaniseurs), il paie le gaz plus cher(d’une manière ou d’une autre), et il paie les raccordements au réseau habituel déséquilibré par cet apport providentiel ! Si on ne met pas bon ordre dans ce développement de méthaniseurs favorisés pour raison de circuits courts, on enrichit simplement les chercheurs de subventions qui vivent à nos crochets. Seule une éducation scientifique qui enregistre que le gaz naturel , c’est-à-dire celui qui a été fabriqué par la terre depuis des millions d’années, est « gratuit », peut faire comprendre que dans ce cas le « circuit court « est vertueux s’il est vraiment court, au niveau d’une exploitation.( dès qu’il y a grande taille et mutualisation , cela est sans intérêt économique et mauvais pour l’objectif diminution des gaz à effets de serre).
Revenir sans cesse aux connaissances empiriques dont nous disposons, revenir aux raisons qui nous ont orienté ers telle solution, avoir la capacité de la discuter, tel doit être l’ambition de l’éducation, et c’est ainsi que l’on s’éloignera du dogmatisme des totalitarismes qui nous menacent dont l’origine est différente, mais dont les mécanismes sont proches.
En attendant cette transformation , le combat va être rude car les élites autoproclamées sont incompétentes, doctrinaires et désormais arrogantes, elles ignorent que la nature est violente et prédatrice, que les espèces ne disparaissent pas seulement parce que l’homme les éradique, mais aussi parce que d’autres viennent les attaquer. Lorsque les écrevisses américaines ont été introduites dans notre pays par un amateur de la nature mal éclairé, les ligues de bien pensants ont combattu ceux qui voulaient les éradiquer rapidement :désormais de très belles rivières poisonneuses ne le sont plus puisque ces animaux se reproduisent en privilégiant comme nourriture les œufs de poisson ! On a cloué au pilori les néocotinoides qui faisaient disparaitre nos abeilles, mais que penser des frelons asiatiques qui attaquent tous les jours nos ruches ? Qui s’en soucie , à part les apiculteurs qui ne savent plus comment faire, et les agriculteurs qui sont montrés du doigt.
On le voit entre les pragmatiques et les doctrinaires , la bataille est loin d’être gagnée, mais il faut être confiant , la réalité s’impose toujours

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