Dans un débat sur l’économie, alors que les notes d’électricité explosent, il est légitime de s’interroger sur le passé, le présent et l’avenir des prix de l’énergie.
Le 9 décembre au soir France 2 avait organisé un débat télévisé, le premier des Présidentielles, entre un candidat nouveau (Eric Zemmour) présenté comme faible en économie et un Ministre de l’Economie supposé être devenu le sauveur des entreprises françaises atteintes de COVID ! Belle affiche ! Et l’on imaginait déjà les deux journalistes, Léa Salamé et Laurent Guimier préparant déjà les données d’une séance passionnante !
L’économie ce sont les entreprises, le pouvoir d’achat, et donc la hausse du prix de l’énergie pouvait paraitre sinon central, du moins pas ignoré.
Au détour d’une question touchant à la compétitivité de notre pays, à son électricité d’origine nucléaire, Eric Zemmour a fait allusion au prix de l’électricité, au marché de l’énergie créé par la Commission Européenne et à ses dérives, en particulier l’Arenh, créé par la loi NOME de 2010 qui , pour satisfaire Bruxelles, oblige EDF à vendre 25% de sa production d’électricité à ses concurrents pour un prix de 42 Euros le MWH. En cela il est clair que ce n’est ni l’intérêt d’EDF ni celui de la France puisqu’ainsi l’avantage compétitif que représente nos investissements nucléaires et hydrauliques (plus de 80% de notre production ) ne profite ni à EDF (42 euros c’est trop bon marché ) ni aux industriels français qui ont vu leur note d’électricité augmenter de 50 à 100% cette année avec des prix issus du « marché de gros européen » pouvant aller jusqu’à 200 euros le MWH ! L’argument du candidat était donc que nous étions obligés de négocier avec la Commission Européenne pour défendre nos intérêts, que nous n’avions pas su ou pas pu les défendre, et que cela avait repris cette année avec la Commission Européenne qui veut aller encore plus loin dans le démantèlement d’EDF et sa fragilisation.
Que les deux journalistes montrent tout de suite ne pas connaitre l’Arenh, on peut le regretter mais cela montre que les débats au Parlement et à la Commission Européenne laissent peu de traces, mais que le Ministre de l’Economie parle spontanément alors du marché régulé… du gaz qui est, on le sait une de ses préoccupations, là , on prend un coup . Les deux journalistes sont perdus, le candidat demande au Ministre s’il est au courant de la négociation Hercules, le projet qui aenvenimé pendant des mois les relations entre la Commission Européenne et la France , mais ce dernier revient au marché régulé …et les journalistes ferment le dossier précipitamment. Plus tard le Journaliste des Echos qui juge la prestation du candidat n’en souffle mot, pas plus que tous les intervenants au debriefing du débat qui suivra la séance.
Que l’on comprenne bien, ce sujet est essentiel pour la survie ou non de l’Europe et de la Commission Européenne. La France a une énergie électrique à très faible cout basée sur le nucléaire et l’Hydraulique. Le monopole d’EDF abondamment critiqué par nos voisins a profité et profite au pays, industriels comme ménages. Cette électricité est décarbonée, ou faible en émissions de gaz à effet de serre. Depuis trente ans les libéraux « idéologiques » de la Commission Européenne veulent casser EDF et ce monopole : Nous estimons qu’il est structurel, production centralisée nucléaire pour des raisons de sureté et de sécurité, transport (monopole de fait) , ainsi que distribution (monopole de fait). L’introduction des énergies renouvelables -éoliennes et solaires- réclamées par les pays majoritairement tournés vers les énergies fossiles a conduit à demander à la fois le démantèlement d’EDF et la construction d’usines éoliennes et solaires en France. Nos Gouvernements ont cédé devant les injonctions de la Commission Européenne conduisant à l’éclatement d’EDF en trois sociétés EDF, RTE (transport) et ENEDIS(distribution) et , pour ne pas briser la société nucléaire (et hydraulique) à créer à EDF des concurrents en vendant à des « fournisseurs « d’énergie notre production à un prix cassé -Loi NOME 2010) . Il y a donc aujourd’hui des « fournisseurs » qui frappent à toutes les portes et qui ne sont que des intermédiaires entre les producteurs , les transporteurs , les distributeurs …et nous , « cochons de payants ». Ils n’ont aucune valeur ajoutée sinon celle, parfois de posséder quelques usines éoliennes ou solaires (quelques 8 pour cents) !
Créer un marché, s’offrir une concurrence, cela a un sens lorsque les prix pour le consommateur baissent, mais là, structurellement, puisque les énergies renouvelables coûtent plus cher que les autres, qu’elles sont intermittentes et qu’elles nécessitent des installations de raccordement énormes, la conséquence pour les Français, tous les Français, c’est une augmentation des prix pour les consommateurs. Ce n’est pas une position idéologique, c’est un fait observable par les Ministres comme par les journalistes, ce qui a conduit, en période électorale, à bloquer les prix pour les ménages tandis que les industriels voyaient, eux, leur ardoise dépasser l’entendement.
L’Etat a pour mission régalienne de contrôler les positions de monopoles structurels, ce sont les grandes infrastructures, en particulier l’électricité et le rail. Il peut décider de réaliser une concurrence « à la marge » pour insuffler un peu de respiration dans un système qui peut s’endormir, mais c’est à lui de le réaliser et non à une instance non élue qui l’oblige à faire des réformes néfastes à la population dont il a la charge. On ne peut pas regretter aujourd’hui la flambée des prix de l’électricité et accuser le Covid ou je ne sais quoi, le mécanisme Arenh nous a mis dans la panade actuelle, les Français, tous les Français, en souffrent alors que nos pères ont investi dans un outil compétitif et parfaitement adapté aux exigences environnementales. Dans un débat sur l’économie, alors que les notes d’électricité explosent, il est légitime de s’interroger sur le passé, le présent et l’avenir des prix de l’énergie et on peut effectivement demander aux responsables de l’économie comme de la communication de l’économie d’être attentifs à la nécessité de conserver cet avantage compétitif national qu’est le faible coût et la disponibilité d’une électricité abondante gages de la poursuite de notre prospérité .
Cela prouve bien l’ignorance ou la manipulation de nos responsables politiques et de nos journalistes…
Excellente analyse! Il est temps de changer le personnel politique incompétent et corrompu par des personnes compétentes, honnêtes et visionnaires! Il en reste encore quelques-unes…
Lorsque les sujets économiques étaient Sophistiqués , ils laissaient les citoyens sans moyens pour les comprendre , et les politiques pouvaient sans crainte aborder ces sujets sans avoir de comptes à rendre.
Aujourd’hui , sur un thème relativement simple et lumineux, on découvre l’incapacité de l’élite politique , au travers ce debat , à justifier du bon sens de ses décisions … monsieur Lemaire , est là bien handicapé par son « l’intelligence supérieure « sur laquelle il s’interrogeait il y a peu , pour expliquer le non sens économique et politique de ces décisions qui condamnent la France à une régression économique et sociale . Comment ne pas s’interroger sur l’objectivité et l’iintegrite du petit monde médiatico- politique qui squatte le pouvoir depuis 30 ans ???
Peut-être faudrait-il que l’OLAF se penche sur les lobbyistes qui ont inspiré la Commission.
Pourquoi vendre le Mwatt a 42 € pour le racheter à 200 ?
Il y a 158 € qui finissent dans des poches privées 😱
Et on coupe l’électricité (en novlangue limitation de consommation) aux populations précaires !
Something is rotten in that kingdom.
Durant le debat sur l’Arenh, c’est Zemmour le journaliste qui explique à Le Maire le marché de l’électricité …
Le maire était ministre de l’agriculture déjà sans rien n’y comprendre ..
Arrogant et incompétent dans tous les domaines, Énarque !
Le Maire c’est le Darmanin de l’économie…
L’ARENH est un dispositif mortifere pour EDF, dont l’Etat détient 86 % du capital.
Obliger EDF à céder le quart de sa production nucléaire à un prix cassé (42 € le MWh fixé en 2010 sans prise en compte des améliorations post Fukushima) revient à transférer une partie de la rente du public (c’est à dire nous les consommateurs) vers des entreprises privées et leurs actionnaires.
Il est impensable que B. Lemaire envisage d’augmenter le volume de l’ARENH sans en revaloriser le prix alors qu’EDF doit investir sur la prolongation du parc existant et sur son renouvellement (EPR et SMR).
Nos capacités de production électrique ne sont pas tombées du ciel. Il a fallu faire un effort pour cela. EDF a bâti son outil à la fois grâce au soutien de l’état et grâce à l’autofinancement, c’est à dire dans les deux cas grâce aux efforts des français. Il est donc particulièrement injuste que les bénéfices que l’on peut en tirer ne reviennent pas à ceux qui ont fait ces efforts. Que des gouvernant actuels fassent des cadeaux aux autres pays européen en leur vendant au dessous du prix du marché (c’est à dire moins cher que ce que ces autres pays peuvent faire avec leurs options inefficaces) relève de la trahison et de l’abus de biens sociaux. Ceux qui se piquent d’être de grands économistes ignorent ils que quand un bien (le kWh en l’occurrence) est produit par de multiples usines de production, le prix du marché est normalement le cout de revient de l’unité de production la moins efficace mise en route pour satisfaire la demande. Les unités plus efficaces (EDF) doivent empocher la différence qui est leur bénéfice et qui peut être réinvestie. Manifestement Lemaire (qui est à la base un littéraire et non un économiste) ne comprend rien à tout cela. A contrario, Zemmour malgré la réputation de nullité économique que l’on tente de lui coller a bien compris que l’énergie était une question clef et qu’il n’y avait aucune raison de brader le prix de nos efforts. Il est accusé aussi de ne pas se soucier des problèmes de pouvoir d’achat. Mais qui s’en soucie le moins : ceux qui laissent le prix de l’énergie s’envoler (tout le monde finit par le payer) ou ceux qui considèrent que l’on ne doit pas faire des cadeaux avec le fruit de nos efforts ? Il est temps de devenir offensif en restant concret pour être compris : la production d’électricité est une richesse qu’il faut réserver à nos citoyens et nos entreprises.
Bien entendu, mais peut-on encore espérer au bon sens des français qui ne se comportent que comme des veaux…
il faut toujours espérer , pour moi c’est facile, la résilience des bretons !
@M. Le Floch Prigent
Vous ne dites pas ce qui empêche la France de supprimer l’ARENH afin de redonner du pouvoir d’achat aux particuliers et entreprises, ainsi que les moyens à EDF d’investir dans le nouveau nucléaire. Car celui-ci permettra, si EDF en a les moyens, de perpétuer cet atout économique autant qu’écologique et stratégique.
L’ARENH, imaginé par des pouvoir publics français totalement inconscients, a été la réponse à la Commission Européenne dont les règles de la concurrence sont un référence intangible (sauf pour les énergies renouvelables, mais c’est un autre sujet). Celle-ci n’acceptait pas en effet que l’Etat français régule le prix de l’électricité sous forme d’un Tarif Régulé de Vente (TRV) fixé par décret (modifié par une certaine Ségolène, c’est aussi un autre sujet). Pour conserver le droit de disposer d’un TRV auprès de Bruxelles, la France a donc conçu le mécanisme infernal et absurde de l’ARENH. Et pour y retoucher, notamment pour réviser à la hausse les 42 €/MWh qui spolient de plus en plus EDF, la CE veut d’autres contreparties, dont l’éclatement d’EDF dont vous parlez.
Il suffirait donc que la France abolisse le TRV et laisse EDF (comme toute entreprise !) fixer ses prix, qui resteraient bas et stables vu que c’est le nucléaire qui les structure. L’ARENH n’aurait plus de raison d’être et Bruxelles n’aurait plus qu’à aller se faire voir.
La question est donc : pourquoi Le Maire ne supprime pas le TRV ? Vu qu’il a la tutelle d’EDF, celle-ci ne pourrait se permettre de profiter de la situation, les bienfaits du nucléaire ne profiteraient plus qu’à notre pays, EDF assurant alors un vrai service public. Et nous aurions un atout fantastique pour que nos entreprises soient compétitives dans la guerre économique mondiale, y compris à l’intérieur de l’UE.
Vous savez comme moi que l’Allemagne pèse de tout son poids (et il est significatif) auprès de la CE pour que le nucléaire soit pénalisé et disparaisse, et que le gaz qu’elle fait venir de Russie à grands frais (Nord Stream 1 et 2) soit proposé, avec peines et soins, à notre pays comme à la plupart des Etats membres de l’UE. Arrêtons donc d’être naïfs !
Ou l’art de bâtir une concurrence artificielle
L’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) est le dispositif imaginé en 2009 par la Commission Champsaur dans le cadre de la libéralisation du marché électrique , permettant aux fournisseurs d’électricité concurrents d’EDF (en France), d’acheter une partie de sa production nucléaire à un tarif de 42 €/MWh, ce mécanisme a été mis en place pour une période transitoire entre 2011 et 2025.
Il a été considéré qu’EDF, en tant qu’exploitant de l’ensemble du parc nucléaire français avait déjà « amorti » et disposait d’un avantage par rapport à la concurrence ! (qui ne participe pas aux provisions ni aux démantèlements en cours…..)
On se devait de « partager » (CE oblige) entre opportunistes de touts poils, la « rente nucléaire » et assurer une « juste concurrence » permettant aux fournisseurs alternatifs, spécialement crées à l’occasion ( tu parle d’une aubaine!), de racheter à EDF une partie de sa production nucléaire. Celui-ci a été fixé en avril 2011 par le gouvernement à 40 euros par MWh entre le 1er juillet et le 31 décembre 2011 et à 42 euros par MWh après le 1er janvier 2012. Ce prix est depuis inchangé.
Le code de l’énergie prévoit que la demande totale d’électricité des fournisseurs dans le cadre de l’ARENH ne peut excéder 100 TWh par an, soit près d’un quart de la production nucléaire d’EDF en France et bien sur…. grâce à son caractère optionnel (autre bizarrerie)… les fournisseurs faussement alternatif réclament une hausse du plafond du dispositif !
La loi énergie-climat adoptée en septembre 2019 prévoit que le gouvernement puisse, par arrêté, relever à 150 TWh le plafond annuel de l’ARENH…
il faut que l’État choisisse entre financer une fausse concurrence avec la compétitivité de l’outil EDF ou qu’EDF exploite la performance de son outil pour assumer son exploitation et ses investissements dans le neuf et le démantèlement.
Ce qui est dramatique, c’est de vouloir concilier 2 politiques énergétiques « nucléaire et ERi » pour faire plaisir aux verts, alors que la politique énergétique demanderait un renfort de l’outil de base décarboné nucléaire et optimiser notre hydraulique en augmentant nos stockages par STEPs.
Le seul pays au monde qui pourrait se passer de l’augmentation de tarifs en 2022 pour son électricité…. c’est la France avec EDF….. et si l’État a décidé d’augmenter les tarifs…. c’est pour la survie des traders carbonés qui ne dépendent que des fluctuations des énergies primaires carbonées sur le marché. C’est de l’escroquerie pure et simple.
L’administration européenne est un ensemble de chapelles qui tournent presque de façon autonome en définissant eux mêmes leurs missions. Nulle démocratie ne fonctionne comme cela. Ce n’est pas viable.
Grâce à E. Zemour, B. Lemaire a découvert l’Arenh et un devoir impératif, libérer EDF de cette obligation mortifère pour lui-même et tueuse de niveau de vie des Français. Sinon, impératif de se débarrasser d’E. Macron
Tous ces gouvernements successifs qui ont ouvert la porte à la dérégulation du marché de l’énergie sous le prétexte fallacieux de faire baisser les prix ont eu tout faux
Les prix n’ont jamais été aussi haut que ce soit dans le gaz ou l’électricité
EDF et Gaz de France étaient les fleurons et étaient les entreprises les plus aimées des français et tout a été cassé ; le tarif régulé du gaz va disparaître sur l’autel de la concurrence, celui de l’électricité va suivre ; la prestation de Bruno Lemaire a été pitoyable et c’est hallucinant que ce soit un journaliste comme Zemmour qui le reprenne dans son argumentation
Ça fait peur et ça éclaire surtout sur l’incompétence de ceux qui nous gouvernent et qui prennent des décisions qui vont à l’encontre de l’intérêt de la Nation en se cachant derrière le voile honteux de l’UE