Catastrophe dans l’automobile, dans l’agriculture, dans l’énergie… Non ce n’est pas aux politiques, aux administrations de dicter les choix techniques aux professionnels
Si l’on peut concevoir que les politiques fixent des objectifs, orientations environnementales, choix des priorités agricoles et alimentaires, souveraineté énergétique… les politiques sont mal armés pour dire aux industriels ce qu’ils doivent faire, quelles techniques promouvoir.
Qui a choisi d’obliger les constructeurs automobiles d’arrêter sur le sol européen de construire à terme des véhicules à moteur thermique, qui a décidé d’éradiquer le glyphosate et les OGM du sol français, qui a demandé la décroissance de l’énergie nucléaire et le développement des éoliennes à terre ou en mer ? Essentiellement des personnes ne connaissant pas les problèmes de ces trois secteurs mais surtout n’ayant aucune compétence sur les techniques en cause ayant tout juste essayé d’écouter quelques experts,souvent militants, et d’en tirer des enseignements structurants qui débouchent désormais sur des catastrophes.
Si l’on peut concevoir que les politiques fixent des objectifs, orientations environnementales, choix des priorités agricoles et alimentaires, souveraineté énergétique… les politiques sont mal armés pour dire aux industriels ce qu’ils doivent faire,quelles techniques promouvoir. Ils sont, en tous les cas, très mal placés pour lancer des anathèmes contre telle ou telle technique à partir de campagnes médiatiques souvent très éloignées des véritables résultats de la science.
On a considéré que les conférences sur l’environnement devaient nous conduire à limiter à l’extrême les émissions de gaz à effet de serre avec, en priorité , le changement accéléré des véhicules thermiques pour des véhicules électriques. Cette convergence en Europe des fonctionnaires a été combattue mollement par les constructeurs à part Carlos Tavarrès (peugeot-citroen-puis Stellantis). Cela a fini mal puisque l’Europe unanime a considéré que les voitures thermiques ne devraient plus être vendues sur le Continent mais que nous n’aurions plus le droit d’en construire et donc d’en exporter. Voici donc des constructeurs chargés de vendre des véhicules dont ils n’ont pas la maîtrise industrielle en abandonnant dans la précipitation plus de cent ans de perfectionnement technique des véhicules diesel et essence ! C’est sans précédent dans l’histoire industrielle mondiale et la catastrophe annoncée alors est en train d’arriver, des contractions de chaines de montage (on passe de 2,5 millions de véhicules en France à 1,5 million et bientôt 1 million) entrainant toute lachaine de valeur depuis les fonderies jusqu’à tous les composants, y compris les pneus ! Les ventes de voitures électriques, un moment animées par les subventions gouvernementales stagnent bientôt, les clients urbains acceptant le changement jusqu’au moment où ils partent en vacances ou qu’ils aillent avec toute la famille sur les tombes des aïeux. On adonc imposé une solution technique à nos concitoyens (économie administrée) sans tenir compte de leurs besoins ou envies. Ce choix était-il justifié par une analyse précise des gains pour la collectivité ? Non ! L’écologie politique avait décidé que c’était LA solution et cela a suffi pour mettre par terre en Europe un secteur moteur de l’économie nourrissant 14 millions de foyers. Si on revient en arrière on peut encore en sauver la moitié mais les faillites succédant aux fermetures et plans sociaux il est urgent d’agir ! Pas de chance ni la France ni l’Allemagne ne sont capables aujourd’hui de décider, la situation va donc pourrir lentement. Les voitures chinoises qui vont être vendues en Europe sont des véhicules construits en Chine avec de l’électricité utilisant du charbon, il en est de même de la plupart des batteries et les grandes annonces des
giga factories
vont buter sur les progrès constants des électro chimistes chinois qui essaient de limiter les métaux rares… et y arrivent. Le secteur industriel des batteries est trop jeune , trop évolutif pour qu’on y injecte, nous, des milliards d’euros sans avoir maitrisé les techniques. De l’argent gâché dans une aventure aux lendemains douloureux alors que le Maroc est heureux de bientôt de pouvoir exporter dans le monde les voitures d’origine française dans tous les continents qui ne disposent pas d’électricité, c’est-à-dire plus de la moitié du monde ! La planète n’a rien gagné, la France non plus, les français encore moins et les méthodes pour diminuer la pollution dans les villes n’est pas efficace. Ce dossier, émotionnel, mal analysé et décidé par des incompétents est en train d’exploser à la figure de Bruxelles sans que quiconque là-bas ne s’en émeuve.L’Europe s’est trompée, la France aussi, il faut faire marche arrière toute mais il n’y a personne pour le faire !
J’ai voulu développer ce premier exemple car nous allons retrouver dans tous les secteurs cet amateurisme des politiques et des administrations manoeuvrés habilement par une écologie politique dont l’ambition véritable est un changement de société (anticapitaliste) et la décroissance. Elle a plutôt bien réussi puisque notre balance commerciale est gravement déficitaire et que le désespoir conduit les agriculteurs à la colère, les artisans aussi et les industriels à la faillite, à la vente, ou à l’exil.
Dans le domaine de l’énergie a-t-on bien analysé les bienfaits des pompes à chaleur financées généreusement par l’Etat et désormais boudées par les consommateurs ! Ont-ils raison ? il semble pour beaucoup car toutes les réalités sont différentes. La rénovationt hermique des maisons est-elle une bonne idée avec une efficacité prouvée de l’utilisation de l’argent public ? toutes les études disent l’inverse. Il en est de même des critères utilisés pour définir les « passoires thermiques » ! Tout cela est de l’amateurisme qui n’aide ni la planète ni le pays.
On se retourne vers l’agriculture. On a lutté pied à pied contre le glyphosate et contre les OGM. Le résultat est lamentable, on achète désormais à l’extérieur des produits qui utilisent nos interdits et la signature du « Mercosur » va encore accélérer le phénomène. On arrache les pieds de vigne… comment le justifie-t-on ? Encore de l’émotion et de l’amateurisme. Jusqu’où peut aller notre bêtise ?
Tandis que l’on « réfléchit » au méthane produit par nos bovins, le Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de construire plus d’éoliennes. Je le répète, en France nous n’avons pas besoin d’éoliennes avec notre électricité à 85% nucléaire et hydraulique, elles nous coutent directement 9 milliards par an, si le programme annoncé se réalise ce chiffre montera à 22 milliards par an !
Les politiques sont là pour fixer des grandes orientations de politique économique, en France avec un endettement abyssal, un déficit commercial énorme et une impasse budgétaire insensée car non maitrisée, on peut dire que ce n’est pas un succès. Vouloir éradiquer la voiture comme dans toutes le métropoles et ne pas comprendre pourquoi les recettes de TVA sont faibles en 2024 tient de l’aveuglement. Moins nos contemporains achètent de voitures et moins l’Etat bénéficie des recettes… de TVA. Moins il y a de voiture set moins on a besoin de pneus ! et ainsi de suite Il faut comprendre comment l’économie fonctionne. Moins il y a de croissance et moins les entreprises paient d’impôts ! Moins il y ad’entreprises et moindres sont les recettes de l’Etat. Si on augmente les impôts sur les sociétés, on n’augmente pas forcément les recettes… moins on paie le crédit impôt recherche aux industriels et moins ils innovent. Retrouvons donc une politique économique tenant compte des enseignements des mécanismes de l’économie. On peut en profiter pour fixer quelques grandes orientations, je propose depuis des années une énergie abondante, bon marché et souveraine d’une part et une politique de filière en matière industrielle. Mais après ce n’est plus à eux de jouer, c‘est aux industriels et aux entreprises de proposer des solutions pour répondre aux objectifs retenus.
L’économie administrée n’a jamais bien fonctionné dans aucun pays, mais le pire, ce que nous sommes en train de vivre, c’est de ne pas avoir d’objectifs clairs et de se perdre dans des détails à coup de normes et règlements ainsi que de subventions diverses (et sanctions)en permettant à une administration pléthorique de vouloir diriger une industrie sans rien y comprendre , rien dominer techniquement et ainsi envoyer dans le mur des secteurs entiers sans que quiconque ne se sente responsable ! On ne veut plus de voitures mais on exige de garder les usines de pneus, on ne veut plus de moteurs thermiques mais on pleure lors de la fermeture des fonderies… Chacun ses responsabilités, pour l’industriel il faut satisfaire le client et non l’administration. Et seul l’industriel peut savoir si un produit va correspondre aux désirs de la clientèle et saura prendre ses responsabilités. L’Etat veut que tout le monde ait sa pompe à chaleur, on subventionne à tout va… mais les clients ne sont pas au rendez-vous ! Chacun son métier, on ne peut pas laisser aux politiques de réaliser des choix techniques. Cela devrait désormais être clair pour tous les Français et les Européens.