L’économie et l’industrie n’ont pas été au coeur des débats et de la campagne présidentielle. Les observateurs de la vie politique ont déploré la pauvreté des propositions faites par la plupart des candidats. Nous sommes aujourd’hui sans programme et sans vision tandis que les crises succèdent aux crises et vont se poursuivre comme l’accélération des progrès techniques.
Les élections présidentielles sont souvent l’occasion de débats qui permettent à chacun de se décider sur son bulletin de vote et les sujets de société ne manquent pas pour expliquer convergences ou divergences avec les candidats. On a remarqué que certains propos ou personnes déchainaient des passions ce qui est parfaitement habituel dans nos démocraties qui en ont connu d’autres. Les anathèmes sont aussi fréquents dans ces périodes et le mot « extrême » comme le mot « radical » sont souvent prononcés aussi bien par les intéressés eux-mêmes que par leurs soutiens ou les commentateurs -journaux, radio ou TV-.
L’économie comme l’industrie a été loin d’être au centre des débats, mais la surprise est venue de la convergence de la plupart des commentaires sur la pauvreté des propositions faites par la plupart des candidats. Les « économistes » ou leurs porte-paroles ont réussi à noter puis à calculer les couts sur cinq ans des mesures proposées et l’on finissait par juger irréaliste tel ou tel en étalant une science dont on aurait eu bien du mal à obtenir les justifications. La plupart des économistes qui se sont exprimés avaient, en fait, leur candidat préféré et fournissaient aux lecteurs ou auditeurs leurs impressions sans justifications excessives. Quand on observait celadans les pays soviétiques on appelait cela de la manipulation, c’est-à-dire l’expression de la politique officielle qui tient lieu de vérité. Certes la campagne a connu aussi quelques écrits plus interrogateurs mais peu ou mal repris surtout pas disponibles pour le grand public. On a donc assisté au triomphe du « cercle de la raison ».
La question de l’efficacité de la politique suivie depuis des années « la seule possible »a-t-elle le droit d’être posée ? On l’espère mais cela veut dire que celle ou celui qui s’interroge ne doit pas être immédiatement « détruit » à titre personnel dans la minute qui suit. On peut discréditer l’émetteur sans pour autant écarter la remarque qu’il ose . C’est ce qui distingue le fonctionnement « stalinien » de celui de nos démocraties issues du siècle des lumières ! » L’assignation » qui veut ne pas distinguer la parole ou la pensée d’un individu de sa personnalité et donc de l’histoire de l’individu est contraire à notre culture, notre société et nos traditions. Si elle est utilisée, hélas, elle n’est pas conforme à la Constitution et à notre République.
Le fait d’avoir un endettement colossal, une balance commerciale largement déficitaire et un potentiel industriel réduit de moitié en une vingtaine d’années ne peut pas conduire des observateurs quels qu’ils soient à estimer que la politique suivie a été un grand succès. Les initiatives souhaitées pour « renverser la vapeur » auraient du être regardées et discutées sans « a priori » par le monde des spécialistes.
Ceux qui ont mis le doigt sur l’endettement du pays, sur l’euro cher, sur le poids des dépenses publiques, sur le manque de compétitivité du pays… ont essayé, candidats ou pas, d’ébaucher des propositions et d’interroger des dogmes peut-être à l’origine de nos difficultés actuelles, mais les éclairages ont vite été balayés par le corps des « experts sachants » aux convictions profondes et définitives.
Hé bien désormais la tête de tous ces experts se montre préoccupée, le bien a triomphé mais ils sont bien incapables de nous dire où ils vont après avoir claironné que le principe directeur allait être d’agir précipitamment pour repousser l’âge de la retraite pour retrouver l’équilibre de nos comptes.
Pour paraphraser Cyrano de Bergerac « c’est un peu court, jeune homme » et, en plus risqué car le corps social qui s’est exprimé majoritairement est contre ! La beauté et l’intérêt de la vie en entreprise c’est qu’elle vous apprend qu’après avoir défini l’objectif il faut toujours inventer la méthode pour y parvenir. En effet désormais la priorité c’est de mobiliser les hommes et les femmespour réussir ! On peut raisonnablement dire que si l’objectif fondamental défini par les experts est celui de reculer rapidement l’âge de la retraite en France on sait aussi depuis des années que l’on n’a pas trouvé la bonne méthode. Mais comme depuis des années les économistes ont été séduits par des mesures qui ont toutes échoué, est-ce bien grave ? On peut, peut-être, oser ne pas les suivre et s’intéresser à des vrais sujets qui peuvent rassembler : il est clair que la réindustrialisation du pays est un de ceux-là et que c’est sans doute si on la réalise que l’on va trouver des solutions au problème des retraites, car si on augmente les actifs, si dans les entreprises redevenues compétitives, on adopte des programmes de retraites complémentaires, que l’on montre l’intérêt des fonds de pension pour rééquilibrer nos comptes, les orientations viendront d’elles-mêmes. Chaque individu a son histoire propre et il faudra bien permettre les différences selon les vies des uns et des autres. L’épisode de la retraite est aussi celui de la transmission à la génération montante et c’est un élément que les macro-économistes ont du mal à saisir !
N’en déplaise au « cercle de la raison » nous sommes aujourd’hui sans programme et sans vision tandis que les crises succèdent aux crises et vont se poursuivre comme l’accélération des progrès techniques. On entend ceux qui veulent diriger, planifier, punir, contrôler des réalités mouvantes où seuls l’initiative, la flexibilité, l’innovation, le courage, le gout du risque…vont permettre de réussir. On leur dit liberté, liberté d’entreprendre et ils répondent tableaux Excel ! On veut parler épanouissement personnel au travail et ils vous répondent retraite et loisirs. Si on attend la mobilisation du pays et de sa jeunesse en mettant la priorité sur les problèmes de retraite est-ce que nous ne sommes pas en train de nous tromper ? Est-ce que ce n’est pas dire que le travail est une contrainte dont il faut s’échapper au plus vite en cherchant la durée la plus longue possible sans travail grâce aux progrès dans l’espérance de vie. N’est ce pas dire à la jeunesse que leur » vraie vie » va commencer avec leur retraite ?
Nous avons une dette énorme, une monnaie collective incertaine, un déficit commercial croissant, une bureaucratie étouffante, des normes et règlements dissuasifs, une jeunesse éruptive, une instruction hésitante, et le « cercle de la raison » pense que la priorité est de penser à la retraite ! C’est ainsi que les jeunes à la sortie de l’école vont s’enthousiasmer, trouver les raisons de vivre intensément, de s’épanouir dans un travail important pour eux et pour le pays : aller manifester pour on contre l’âge de la retraite ! Certes c’est un sujet important pour les comptes de la nation, mais on vient de le vivre sans résultats tangibles depuis cinq ans, on va recommencer ? Après le Covid, après la guerre en Europe, après l’afflux de réfugiés Ukrainiens, et en alimentant les peurs sur la fin du monde, la hausse du niveau des mers, la pénurie d’eau potable et toutes les catastrophes dont on nous parle jours et nuits. Les prévisionnistes se trompent toujours , en particulier les Cassandres. Il ne faut pas avoir peur des réalités, mais notre pays a toujours su affronter les difficultés. C’est notre volonté collective, notre travail pour le bien commun qui va nous valoir les succès futurs et c’est l’augmentation de la production agricole et industrielle qui va nous permettre de résister aux tempêtes à venir. Car il y aura des tempêtes, la vie ne se résume pas à un cocon douillet, et pour s’y préparer il vaut mieux considérer quel que soit notre âge que nous sommes au début de quelque chose et non à la fin.
Reconstruisons notre industrie et notre production agricole d’abord, on pensera, Mesdames et Messieurs, à notre retraite plus tard, à la carte, selon nos aptitudes, notre santé et notre histoire personnelle.
Effectivement les politiciens qui ont pignon sur rue sont devenus des saltimbanques , des batteurs d’estrade ….., mais apparemment les citoyens s’ en satisfont….., jusqu’au jour où le voile de la supercherie généralisée se déchirera…..Dans la panique générale qui s’en suivra , les français chercheront alors un sauveur….
Tout à fait d’accord, nous sommes dans une société sans projet dont l’idéal est les loisirs ou la retraite. Quelle erreur ! Le bonheur est dans l’épanouissement ! Pas personnel, mais concret, à la rencontre des autres. Le travail est une manière positive de se réaliser et de faire fonctionner un pays, le reste n’est qu’ennui, l’oisiveté pèse.